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Après la fin de la présidentielle et l’ouverture de la campagne pour les législatives, les analystes politiques s’accordent à dire que l’utilisation des données numériques a été une composante essentielle de la victoire d’Emmanuel Macron. Cependant, cet usage du big data n’est pas sans contrepartie légale, surtout si elle vise les données personnelles des citoyens à des fins politiques.
La politique s’est adaptée à la transition numérique. La tendance est à la prospection ciblée, en face-à-face, et non plus en ligne (« du virtuel au réel »). Cette prospection en « porte-à-porte » a été la base de la campagne victorieuse de notre nouveau président. Le logiciel électoral Cinquante plus un, développé par MM. Liegey, Muller et Pons, les trois fondateurs de la start-up qui porte leurs initiales, LMP, peut s’attribuer une part de la victoire de M. Macron. Ce logiciel, à partir des données personnelles et démographiques recueillies, découpe la France en 67 000 zones correspondant aux bureaux de vote, et détermine le comportement électoral de la population.
Selon le livre de référence en marketing politique, Get Out the Vote ! (Donald P. Green et Alan S. Gerber, professeurs de science politique à Yale), un parti politique peut faire changer l’avis d’un électeur sur quatorze par le biais du porte-à-porte, contre un sur trente-huit au téléphone. Le logiciel établit à partir de ces données trois catégories d’électeurs potentiels : les « indécis », les « à persuader » et les « abstentionnistes ». Mais il permet aussi d’établir leur proportion dans chacune des circonscriptions françaises, ainsi que le pourcentage de chances de chaque électeur de voter pour tel ou tel candidat.